Le fugitif

Hier soir, j'ai vu un jeune homme courir de côté au milieu de la route, poursuivi par une vendeuse du supermarché situé près de chez moi. Il s'agissait sans aucun doute d'un vol à l'étalage. Après s'être éloigné de son poursuivant (qui n'était pas vraiment en bonne forme), le voleur a regardé les employés du supermarché à un demi-pâté de maisons de là, en faisant des mouvements de raillerie vers eux.

A quoi pensait-il à ce moment-là ? Pourquoi l'avait-il fait ? Un petit voleur fuyant un employé de supermarché : la guerre des pauvres.

Je me suis dit que si je le rencontrais dans la rue, je le reconnaîtrais et je le suivrais peut-être, pour voir ce qu'il fait, où il va. Voler au supermarché, je pense que c'est vraiment quelque chose de spécifique, je ne sais pas à quel point on est poussé par la faim, ou peut-être qu'on tombe dans la tentation pour le frisson ? Peut-être a-t-il volé une bouteille de vin à 30 euros, qui sait ?

À l'ère des sensations fortes numériques, le type avait peut-être besoin de quelque chose de fort ? Peut-être avait-il aussi étudié le personnel du supermarché, tous plutôt en surpoids, maintenant que j'y repense.

Il y a de nombreuses années, je me suis lié d'amitié avec des gars lors d'un voyage à Prague. Je me souviens que nous avons visité quelque chose ensemble, nous nous sommes promenés dans la ville ensemble, et je pense que plus tard nous étions aussi ensemble à Cracovie.

Je me souviens qu'un soir, tard dans la soirée, nous sommes allés acheter des bières et quelque chose à manger près de l'auberge, dans une petite rue qui, je m'en souviens, était longue et sombre. Nous étions quatre, moi, mon ami Christian et ces deux nouveaux compagnons de voyage.

Pendant que nous décidions quoi acheter, l'un d'eux a pris un snack au chocolat, une barre Mars ou quelque chose comme ça, et l'a caché dans son jean. Je louche et lui demande pourquoi. Il me sourit, il est clair qu'il fait ça pour le plaisir. Je pense à la police tchécoslovaque, et je ne dis pas tchèque pour éviter l'hilarité la plus aveugle.

Nous sortons, il profite de la collation non payée. Je ne comprends pas, mais à cet instant, j'ajoute à mon bagage de vie une once de " on ne peut pas comprendre tout et tout le monde ".

Dans peu de temps, je quitte le bureau pour me promener avant de rentrer chez moi, pour prendre un café, puis peut-être une bière, pour voir ce que font les gens dans la rue, ils marchent, font des courses, cherchent quelque chose dont qui sait s'ils ont vraiment besoin.

L'histoire courte d'un après-midi passé dans la rue, des images courtes dessinées au crayon ou avec un stylo à bille, ce qui coûte beaucoup moins cher.


photo source: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/presentoir-de-beignets-et-bagels-205961/



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