Réflexions sous la pluie

Le tonnerre qui crépitait au loin s'est tellement rapproché qu'il me semble maintenant l'entendre gronder dans cette pièce.

Je suis presque dans le noir, la lumière me gêne, seul un faible abat-jour accompagne mon écriture.

Il pleut. Le linge est étendu sur le balcon et je m'en fiche.
Je pense aux jours qui viennent de s'écouler et à toute la nature dans laquelle j'ai eu la chance de m'immerger. Je pense aux couchers de soleil flamboyants observés en pleine nature, avec les collines colorées d'un jaune et d'un rouge profonds.

Seul, les jambes qui claquent, le cœur en fête, cette vive adrénaline qui s'empare de mon corps et m'envahit fébrilement.
Tout est trop beau et trop intense pour être contenu dans un seul corps, dans un seul esprit. Alors j'y repense maintenant, comme si cela suffisait à me ramener là-bas, à ces matins de joie irrépressible et saine.

Les maisons en pierre abandonnées au bord de la route. La végétation entrant par les fenêtres, par les portes. La nature reconquiert son espace. Les mollets durs et forts, désireux de marcher encore et encore, de ne jamais s'arrêter.
Peut-être faut-il avoir ce tempérament pour entreprendre le Camino de Santiago. Ce désir de continuer et de tout regarder avec des yeux neufs et enthousiastes, sans se retourner avant d'avoir atteint sa destination.
Mettre des chaussons aux pieds, des écouteurs aux oreilles et simplement partir. Sentir le vent, le soleil, l'humidité, parfois même la pluie et regarder tout, vraiment regarder le monde, le percevoir comme une partie de moi, de mon être. Une extension de ces mêmes jambes, une image déjà contenue dans mes yeux.

Ces montées, ces descentes et même les chiens qui semblaient vouloir m'attaquer le long de la route me manquent déjà. Cet air pur, cette absence presque totale d'êtres humains me manquent.

Mais il est également bon de retrouver l'agitation du quotidien, les affections familiales et les grandes discussions avec les amis et les collègues. Tout a son pourquoi, mais finalement je me demande pourquoi au fond de mon cœur je ressens le besoin d'un voyage, d'une expérience, à faire seul.

Je pense vraiment partir au printemps pour le Camino de Santiago et tenter cette magnifique expérience, m'évader pour m'enrichir mais surtout pour me comprendre.

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ENGLISH VERSION

The thunder that crackled in the distance has come so close that I can now seem to hear it rumbling in this room.

I am almost in the dark, the light bothers me, only a faint abat jour accompanies my writing.

It is raining. I have the laundry hung out on the balcony and I don't care.
I think of the days that have just passed and of all the nature I have been lucky enough to immerse myself in. I think of the fiery sunsets observed in the open countryside, with the hills coloured a deep yellow and red.

Alone, my legs snapping, my heart in celebration, that vivid adrenalin capturing my body and pervading me feverishly.
All too beautiful and too intense to be contained in one body, in one spirit. And so I think back on it now, as if that were enough to take me back there, to those mornings of irrepressible, healthy joy.
The abandoned stone houses by the roadside. The vegetation coming in through the windows, through the doors. Nature reclaiming its space. The hard, strong calves, eager to walk again and again, to never stop.

Perhaps it takes this temperament here to undertake the Camino de Santiago. This desire to go on and look at everything with new and enthusiastic eyes, not turning around until you have reached your destination.
To put slippers on your feet, headphones to your ears and simply go. Feel the wind, the sun, the humidity, sometimes even the rain and look at everything, really look at the world, perceive it as part of me, of my being. An extension of those same legs, an image already contained in my eyes.

I already miss those ascents, those descents, even the dogs that seemed to want to attack me along the road. I miss that pure air, that almost total absence of human beings.

But it is also good to be back to the everyday hustle and bustle, to family affections and great chats with friends and colleagues. Everything has its why, but in the end I wonder why deep in my heart I feel the need for a journey, an experience, to be done alone.

I am really thinking of leaving in the spring for the Camino de Santiago and try this magnificent experience, to break away for enrichment but above all to understand myself.

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PHOTO SOURCE: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photographie-de-silhouette-et-en-niveaux-de-gris-de-l-homme-debout-sous-la-pluie-1530423/