Un soupir

Il y a des périodes plus lourdes que d'autres et ce sont celles où je n'arrive pas à trouver les mots.

Ils semblent disparaître, échapper à mon contrôle, se cacher.
Je ne sens que la fatigue qui monte lentement, enveloppant ma tête, mes muscles. Enveloppant mon corps entier comme un serpent avec ses enroulements.

Entouré de devoirs, de réveils, de nuits presque vides, de travail, d'entraînement, d'un automne que je ne reconnais pas encore, que je ne peux pas vivre pleinement, trop pris par les horaires, les courses et les mille allées et venues de chaque jour.

Puis je me rappelle que je suis jeune, que c'est le moment d'avancer dans la vie, de faire des courses, le moment du souffle court, des petites heures, de la frénésie. Je me rappelle qu'il y aura du temps pour s'allonger sur le canapé, pour se reposer, pour regarder des films à la télévision, pour profiter d'un concert ou même simplement d'une promenade sans compter les pas et les performances.

Et pourtant... et pourtant même un jeune corps peut parfois avoir besoin de sommeil. Fermer les yeux et se sentir en paix, sans que des pensées le tirent de tous côtés pour le réveiller. Vivre des moments d'immobilité, dans une immobilité qui n'est pas de l'oisiveté mais une véritable recharge.

Je ferme les yeux, je respire. Mais c'est plus un soupir, vraiment.
Des besoins très simples qui se condensent en un filet d'air qui sort de ma bouche.
Et cela contient tout, sans que je doive dire quoi que ce soit. Sans que je doive trouver les mots que je cherchais, les bons, les parfaits, ceux dont personne n'a besoin après tout.
Un filet de sensations qui s'échappent comme ça, dans une solitude déconcertante, et qui me libèrent un peu.

photo source: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/femme-en-chemise-blanche-3989691/